N°92 : Vivre et (re) penser la ville: nouvelles perspectives Tome 2-Ville du bas-ville par le bas
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N°92 : Vivre et (re) penser la ville: nouvelles perspectives Tome 2-Ville du bas-ville par le bas

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Ce dossier a comme ambition d’impulser et de rendre visibles les recherches sur les villes algériennes. En même temps que le fait urbain évolue, les études urbaines font preuve depuis quelques années d’approches novatrices en déplaçant l’analyse vers des objets et des phénomènes encore peu étudiés. Alors que la question des processus de fabrication de la ville a longtemps été centrale, l’analyse des pratiques urbaines et des dynamiques du bas en constitue un renouvellement en même temps qu’un prolongement.

Pays encore rural à la fin de période coloniale en 1962, l’Algérie a connu un processus d’urbanisation qui, sans être achevé, agit en profondeur sur les modes de vie de la population. De 30% en 1966, la population urbaine passe à plus de 70% en 2020. Durant cette même période, alors que la population totale a quadruplé, atteignant les 43 millions d’habitants, la part urbaine, elle, a été multipliée par 10, passant de 3 millions à 30 millions d’âmes.

Depuis le début des années 2000, l’Algérie vit une nouvelle étape de sa transition urbaine. Produit de la rencontre entre les politiques publiques et l’urbanisation spontanée, les villes apparaissent souvent comme des ensembles où se juxtaposent plusieurs tissus, formant une totalité fragmentée ou désordonnée. Empiriquement, les villes algériennes, selon leurs singularités et leurs profondeurs historiques, se présentent comme une superposition de tissus : la ville précoloniale (casbah, médina ou ksar), la « ville coloniale » et son plan orthogonal et/ou radioconcentrique, la « ville de l’auto-construction » ou de l’urbanisme populaire et la « ville planifiée », celle des programmes d’urbanisme, des zones d’habitat urbain nouvelles (ZHUN), des grands ensembles d’habitat collectif et des lotissements pavillonnaires. Il faut rajouter depuis quelques années, les nouveaux ensembles résidentiels de la promotion immobilière privée, créés souvent dans les interstices des tissus existants ou dans les nouvelles périphéries. Tout en continuant à se développer la ville se refait sur elle-même.

Expression d’une société urbaine en formation, les dynamiques qui sont en œuvre agissent au niveau de l’ordre spatial, de l’organisation sociale et des modes de vie. De nouvelles urbanités voient le jour adossées aux pratiques quotidiennes des différents groupes sociaux qui font et vivent la ville, redéfinissent le lien social et les modes d’habiter, les pratiques de consommation, de travail, de loisirs et les modes d’appropriation de l’espace public. Traversées par leurs contradictions, agitées par leurs tensions, les villes algériennes vivent une transition où l’on voit apparaitre de nouvelles configurations sous l’action conjointe et/ou conflictuelle des politiques publiques et des différents acteurs sociaux. (Belguidoum, 2018 ; Semmoud, 2007, 2015 ; Lakjaa, 1998 ; Bendjelid, 1997, 2010)

Les articles présentés dans ce dossier explorent plusieurs dimensions du fait urbain en mobilisant différents champs disciplinaires ...